Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.

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lundi 11 octobre 2010

C'te lolade!

Vous prêtez au Bon Dieu ce raisonnement-ci :
– J’ai jadis, dans un lieu charmant et bien choisi
Mis la première femme avec le premier homme ;
Ils ont mangé, malgré ma défense, une pomme ;
C’est pourquoi je punis les hommes à jamais.
Je les fais malheureux sur terre, et leur promets,
En enfer, où Satan dans la braise se vautre
Un châtiment sans fin pour la faute d’un autre :
Leur âme tombe en flammes, et leur corps en charbon.
Rien de plus juste. Mais, comme je suis très bon,
Cela m’afflige. Hélas ! Comment faire ? Une idée !
Je vais leur envoyer mon fils dans la Judée.
Ils le tueront. Alors – c’est pourquoi j’y consens –
Ayant commis un crime, ils seront innocents.
Leur voyant ainsi faire une faute complète,
Je leur pardonnerai celle qu’ils n’ont pas faite.
Ils étaient vertueux, je les rends criminels ;
Donc je puis leur ouvrir mes vieux bras paternels,
Et de cette façon, cette race est sauvée,
Leur innocence étant par un forfait lavée.

HUGO V., Religions et religion, L’âne, édition de Bonnot, 1978.

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