Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.

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mercredi 3 novembre 2010

Mr Nobody


As long as you don't choose, everything remains possible...

Choisir, c'est se limiter. Lorsque je choisis une chose, je refuse une autre. De deux choses possibles, je n'en retiens qu'une. Je n'en choisis qu'une seule, j'écarte un possible, précipité dans le néant par mon refus. Et ce que j'ai choisis advient. De possible il devient réel. Exister, c'est faire le deuil de tout ce qui était possible pour ne retenir que ce qui a été, ce qui est et ce qui sera. Alors, bien évidemment, ce deuil est douloureux et est peut être la détermination la plus dure qu’ait à subir l'homme. Comment choisir ? Nous ne connaissons pas tous les possibles qui s'offrent à nous, et pourtant, nous choisissons. Nous hiérarchisons nos souhaits, nos désirs, nos besoins, sans épouser l'infini possible.

Et pourtant, il nous faut choisir. Nous ne pouvons rester là, à contempler le ciel de nos possibles en espérant les tenir au plus près possible de nous. Cette lointaine proximité du possible est aussi la plus insupportable des frustrations. Il s'en faut de peu pour que notre vie soit différente, et pourtant, ce maigre écart entre ma vie telle qu'elle est et telle qu'elle aurait pu être est infranchissable. Nous pourrons jamais savoir ce qu'il en aurait été, s'il en avait été différemment.

De ce paradoxe aporétique naît l'idée que le film, malgré sa bonne volonté s'épuise à dire l'indicible malgré un cadre formel très soigné. Nous ne demandions pas une réponse, seulement une bonne formulation du problème...

"On ne peut pas plus arrêter ce qui doit arriver que l'on ne peut faire déborder les océans ou forcer la lune à quitter son orbite. [...] La chance n'est pour rien dans rien."


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