Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.
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mardi 7 décembre 2010
Le froid de l'hiver...
Il fait sombre et froid. Je sens l’humidité glaciale s’insinuer en moi comme le chocolat chaud imbibe ce petit gâteau qui l’accompagne invariablement. Ce chocolat qu’elle fait si bien, c’est d’ailleurs sans doute pour cela qu’elle ne vient pas m’ouvrir et que j’attends encore, sur le pas de la porte qu’elle finisse de passer le lait bouillant dans la passoire parce qu’elle sait très bien que je n’aime pas la crème.
Il fait sombre et froid. L’odeur de tabac froid et l’haleine des pots d’échappement me rappellent alors son parfum délicat et son haleine de bonbon au réglisse. Peut-être qu’elle est encore en train de se préparer, en train de choisir de quelle façon nouer son écharpe et quelle fruit, quelle fleur sera sa gorge… Fraise ou jasmin…
Il fait sombre et froid. Le vent fouette mon visage mais l’idée d’une caresse vient aussitôt m’apaiser l’esprit. Sa main douce et protectrice s’étend sur mes yeux pour masquer à mes yeux la nudité pudique qu’elle m’offrira ce soir.
Il fait sombre et froid. La porte ne s’ouvrira pas. Je suis seul, le nez sous la pluie et les pieds dans le caniveau.
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