Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.
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vendredi 25 juin 2010
Le Parrain

Je crois que le plus intéressant dans le Parrain n’est pas tant le contexte dans lequel est placée la famille immigré. Certes, le fantasme de la mafia est là, bien évidemment, si Corleone n’avait été qu’un humble importateur d’huile d’olive, il aurait bien moins fait rêver les foules. Pourtant l’essentiel n’est pas dans ce coté obscur qu’est la piovra. Ce qui compte, c’est l’implosion d’une famille italienne confrontée aux valeurs américaines. La femme américaine, l’homosexualité présumée de Frederico, l’impossibilité pour un fils d’abandonner son père, un christianisme traditionnel en terre protestante… La liste est longue, mais le fait est là, à de nombreuses reprises, le roc de la culture familiale vient s’éclater sur le fantôme américain. Le vieux monde contre le nouveau. La Sicile est sinistrée, Mickael y perd ce qu’il aimait, il n’y a pas sa place non plus. Il se résigne de mauvais cœur à l’Amérique qui lui tend les bras, mais où il ne se sent pas à sa place. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’issue tragique du Parrain est toujours de voir mourir ses enfants. C’est qu’il est impossible pour un homme d’honneur de continuer à perpétuer ses traditions dans une terre aussi corrompue que l’Amérique. Vito est venu en Amérique pour devenir suffisamment fort pour laver l’affront fait à sa famille. Mickael sera précipité dans le combat mafieux pour venger son père alors qu’il était promis à une brillante carrière « à l’américaine ». Finalement, la tragédie se clôt sur la mort d’une innocente pour punir l’hubris de cette société sicilienne. La véritable conversion tardive de Mickael au christianisme n’empêchera pas son demi-neveu de prendre la relève. Cet héritage de la faute, sans rédemption véritable est la seule chose à discréditer l’entreprise familiale.
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