Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.

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jeudi 17 juin 2010

Jouer à cache à cache avec la solitude...





S’il y a bien une chose indue que je reproche à mes amis c’est de m’abandonner. Ce n’est jamais, du moins je le crois sincèrement, justifié. C’est justement parce que je parle de sentiment d’abandon et pas d’abandon objectif qu’une telle distance est possible entre un état de fait et un état mental. Que le premier sartrien qui me taxe de mauvaise fois sorte à l’instant. Le fond de l’existence n’est rien d’autre qu’une profonde solitude et seule l’absence d’un être cher nous révèle à notre propre isolement. Cet isolement n’est pas physique, il est métaphysique. Quand bien même je serais avec un ami qui m’a longtemps manqué, plutôt que de me réjouir de l’avoir retrouvé, je m’attriste intérieurement de comprendre que son retour ne comblera pas le manque qu’il a réveillé. Exister, cela passe aussi par se séparer. Il faut quitter les gens, non pas pour les retrouver, mais pour se trouver soi, hors de la détermination d’autrui. Moi, et moi seul, moi et moi-même. Moi face au Monde. Et c’est lorsque l’on quitte ceux qui nous ont vu naître que l’on ressent de manière la plus fertile cette belle solitude. Pas l’isolement moderne du désespéré coupé de toute société, mais une liberté pleine et entière dans un océan de possibilité. Kierkegaard appelait ça l’angoisse, je crois, peu importe finalement, puisque lui, ça lui foutait les jetons. Ca m’excite.

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