Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.

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mardi 1 février 2011

Le chant tzigane, chant d'un peuple en exil...



Il apparaît que la tradition du voyage provoque chez les peuples un singulier besoin de chanter. Un vague à l'âme rendu supportable par la capacité à transformer une souffrance intime, une douleur profonde en chant profond invitant la communauté à célébrer son existence dans la fête. Loin d'être un vulgaire étalage de joie et d'autosatisfaction, la fête est davantage l'occasion pour un peuple de se rassembler et d'abolir le temps profane, d'oublier le quotidien dédié à l'existence pour toucher du doigt le fond de l'existence humaine. Accomplir la réunion des membres de la communauté, c'est réaliser qu'ils ne se sont jamais séparés et qu'ils n'ont jamais rien fait d'autre que perpétuer et développer la vie en poursuivant l'oeuvre de leurs ancêtres. Cette volonté de renouer avec son passé, d'en découvrir l'actualité au travers de notre propre existence, c'est ce désir profond que manifeste la fête. A propos du passé, on ne saurait guère cultiver un autre sentiment que la nostalgie. Les jours heureux d'Ulysse sont ce qui le raccroche encore à l'existence lors de son périple mythique aux quatre coins de la Méditerranée. L'occident a beau ne pas connaitre le culte des ancêtres tel qu'il existe en Chine ou ailleurs, il n'est pas moins profondément marqué par une quête existentielle des origines. Dévoyer la fête comme réalisation d'une communauté spirituelle humaine en la changeant en un vulgaire exutoire cathartique a été le pire coup porté au vécu spirituel de la communauté. La fête devenu un jeu social plutôt qu'une célébration spirituelle et charnelle...


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