Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.

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mercredi 26 décembre 2012

Snuff



Lorsque l'auteur de Fight Club s'intéresse aux records sexuels, c'est pour dépeindre le sordide de notre société du porno et de son avilissement dans les formes dégradées du désir et les aspirations corrompues à la performance sexuelle. Le titre de ce livre dont je vais vous parler aujourd'hui est Snuff, mais si je parle de Fight Club c'est parce que je crois que c'est là, son titre le plus connu, principalement grâce à l'excellente adaptation qui en a été faite. La prose de Palahniuk est si particulière et si bien traduite que ce soit par Michalski, où dans le cas présent Claro qu'il serait dommage de ne pas connaitre cette plume vivante et moderne qui réussit à saisir dans son geste narratif sans jugement, l'absurdité du monde contemporain et les mille et une façons dont il pourrait exploser.



La Rome Antique et son époque de décadence morale, adorée par les hédonistes sales, et les jouisseurs de tous bords nous montre ce que le christianisme ne cesse de nous dire : la richesse corrompt et les plaisirs facile qu'elle charrie avec elle sont autant de voies qui mène à l'enfer. Non pas nécessairement un enfer spirituel, ailleurs d'un autre monde que l'on chercherait à éviter, mais une géhenne que créons sur Terre et que nous entretenons de nos désirs vains et coupables, ici, et maintenant, rompant de ce fait, avec notre aspiration au bonheur.

Plutôt que de me perdre en vains blablas et de flatter ma prose, je vous propose de lire celle de Chuck Palahniuk, pour longtemps le meilleur écrivain vivant :

Valeria Messaline, une descendante de César Auguste, est née vingt ans après la naissance du Christ et a été élevée à la cour de l’empereur Caligula, qui – pour s’amuser – l’a obligée à épouser son deuxième cousin, Claude, un crétin de trente ans son ainé. A leur mariage, Messaline avait dix-huit ans, son mari quarante-huit. Trois ans plus tard, Caligula était assassiné, et Claude montait sur le trône.

Une fois impératrice, si l’on en croit l’historien Tacite, Messaline a baisé avec des gladiateurs, des danseurs, des soldats – et tous ceux qui se refusaient à elle, elle les faisait exécuter pour trahison. Esclaves ou sénateurs, mariés ou célibataires, si Messaline disait que vous étiez chaud, vous deviez obéir.

Si c’est pas ce qu’on appelle l’ « angoisse de la performance… »

Pour se laver la bouche entre deux étalons, Messaline était connue pour se taper le mec le plus laid de tout l’empire. Il faisait office de sorbet sexuel.

À l’époque, la plus célèbre prostituée de Rome s’appelait Scylla, et Messaline la défia pour savoir qui pouvait s’accoupler avec le plus grand nombre d’hommes en une seule nuit. Tacite rapporte que Scylla s’arrêta après son vingt-cinquième partenaire, tandis que Messaline continua et gagna haut la main.

L’historien Juvénal rapporte que Messaline écumait les bas-fonds de Rome, s’introduisait dans les bordels, où elle travaillait sous le nom de Lysisca, ornant ses tétons royaux de poussière d’or et monnayant l’accès de son vagin aristocratique d’où était sorti son fils, Britannicus, le futur empereur en tout état de cause. Elle y officiait encore bien après que ses collègues prostituées étaient rentrées chez elles.

À l’âge de 28 ans, Messaline s’acoquina avec Caius Silius et conspira pour assassiner son mari ; mais son complot fut découvert par Claude, et celui-ci ordonna son exécution. Messaline refusa de se suicider, alors même que sa mère la suppliait de mettre fin à ses jours. Des soldats romains entrèrent de force dans son palais, la trouvèrent qui attendait dans son jardin et la tuèrent sur-le-champ.


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