Quoi de plus absurde que de répondre à l’injonction de la nouveauté quand elle se formule au travers d’une langue morte ? C’est peut être pour conjurer la fin du langage philosophique que je tente de manifester sa pertinence au travers de thèmes et d’objets issus du quotidien.
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samedi 3 mars 2012
[Réponse à une enquête sur le "Fado"]
14 avril 1929
Toute poésie - et la chanson est une poésie assistée - reflète ce que l'âme n'a pas. Aussi la chanson des peuples tristes est-elle gaie, et la chanson des peuples gais est triste.
Mais le fado n'est ni gai ni triste. C'est un épisode d'intervalle. L'âme portugaise l'a conçu quand elle n'existait pas, et désirait tout sans avoir la force de le désirer.
Les âmes fortes attribuent tout a Destin, seuls les faibles font confiance à la volonté personnelle, parce qu'elle n'existe pas.
Le fado est la lassitude de l'âme forte, le regard de mépris du Portugal au Dieu en qui il a cru et qui l'a aussi abandonné.
Dans le fado, les dieux reviennent, légitimes et lointains. Tel est le second sens de la figure du roi D. Sebastião.
Toute poésie - et la chanson est une poésie assistée - reflète ce que l'âme n'a pas. Aussi la chanson des peuples tristes est-elle gaie, et la chanson des peuples gais est triste.
Mais le fado n'est ni gai ni triste. C'est un épisode d'intervalle. L'âme portugaise l'a conçu quand elle n'existait pas, et désirait tout sans avoir la force de le désirer.
Les âmes fortes attribuent tout a Destin, seuls les faibles font confiance à la volonté personnelle, parce qu'elle n'existe pas.
Le fado est la lassitude de l'âme forte, le regard de mépris du Portugal au Dieu en qui il a cru et qui l'a aussi abandonné.
Dans le fado, les dieux reviennent, légitimes et lointains. Tel est le second sens de la figure du roi D. Sebastião.
Fernando Pessoa, in Le banquier anarchiste, traduction Biberfeld, Touati, Vital, 10/18, Paris, 1998.
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